Nous sommes en l’an de grâce 2016, à Londres capitale de la Grande Bretagne, joyaux de la royauté. Dans cette ville symbole d’une économie florissante les gens s’épanouissaient dans la candeur d’une époque sans guerre.
Cette journée était presque normale aux premiers abords. Une jeune femme, rousse à l’allure élancée marche le long des cabines téléphoniques rouges, elle passe les barrages de sécurité sans problème en présentant son bracelet d’identification. A la sortie du métro aérien, elle attrapa un journal que lui tendit un garçon d’à peine onze ans, afin de lire l'article qui l’intéressait le plus, un article sur les mutants. Elle s’était assise sur le quai bondé du métro et avait commencé à parcourir les lignes noires du papier en regardant par-dessus l'épaule de son voisin qui le possédait déjà mais il lisait trop vite pour elle. La une a l'air vraiment intéressante

« Mutants, devons-nous voter pour la loi leur autorisant à vivre librement parmi nous?
La délégation gouvernementale des droits pour les mutants doit présenter ce matin leur loi pour la protection des gens de cette espèce. Pour l'occasion, nous allons revenir sur cette affaire qui bouleverse nos vies depuis plus de dix ans. Rappelons-nous déjà que ces gens ont des différences génétiques qui leur confèrent des pouvoirs qui appartiennent au paranormal ou au divin, tout dépend du camp que l’on choisit. Ce genre de don entre les mains de gens déséquilibrés peut être un réel danger pour la population. C'est pour cela que le gouvernement et Global Quantek travaillent dur pour aider ces gens à guérir. Suite page quatre. »

La jeune femme avait déjà entendu parlé des gens de Global Quantek par sa grand-mère, d'après cette dernière, ce sont des assassins. Elle connaissait des mutants à l'époque et le des hommes de mains envoyés par ce soit disant laboratoire les as tué pour ce qu'ils étaient. Allechée par l’article elle se rendit à la page concernée et reprend sa lecture.

« Mutant, danger ou rumeurs ?
Cela fait quatorze ans que nous savons que les mutants existent. Ils ont changé nos vies à jamais. Les plus âgés d'entre vous se souviennent sans doute de ce jour-là. Le 15 avril 2002, un attentat a secoué l’Angleterre, le Centre de Cambridge a explosé, détruisant une partie de la ville. L'enquête fut longue et une survivante de cette tragédie apporta les réponses recherchées, Mlle Natacha Green, décédée il y a tout juste un an à l'âge de 83 ans, a fait une étrange révélation. Global Quantek travaillait à cette époque sur un vaccin assez spécial pour soigner les gens atteints par une mutation génétique rare. Elle nous avait confié un enregistrement où l’on voyait ce phénomène, certains semblaient pouvoir générer eux même assez d’énergie pour produire du feu, agir sur les technologie, passer à travers les murs ou déplacer des objets grâce à une simple pensée. Ces personnes étaient responsables de cet attentat du 15 Avril 2002. Quelques jours plus tard, une poignée d’entre eux sont entrés en contact avec le gouvernement. Notre Reine Mère leur accorda audience leur laissant le bénéfice du doute et assez de temps pour qu’ils puissent faire leurs preuves contre l’avis du directeur de Global Quantec, qui, rappelons le a réussi a sauver la vie de notre bien aimée souveraine.
Nous sommes aujourd’hui le 28 Février 2016 et le temps de clémence accordé par sa majesté est arrivé à son terme. La population est divisée, la majorité des anglais de toutes villes pensent que les mutants et autres dégénérés de l’ADN n’ont pas leur place dans notre monde et sont beaucoup trop instables pour y vivre. D’autres associations bénévoles prennent leur défense en comparant leur cause à celle d’il y a plsuieurs années lors de la ségrégation des noirs ou encore de l’apartheid. Qui a raison, qui a tord, nous le saurons dans les jours à venir. »


Elle referma le journal, une boule dans la gorge, le plia et le posa sur ses genoux. Ils ne parlent pas vraiment des mutants mais des dangers qu'ils représentent. Elle rebipa de nouveaux son bracelet identitaire, la vie est devenue une vraie dictature, elle se souvient que sa grand-mère lui avait parlé du temps où les gens étaient libres. Aujourd’hui la population n'a pas le droit de faire des manifestations qui ne sont pas validées par le gouvernement, ou plutôt par Global Quantek, qui semble avoir pris la tête du royaume sans que personne ne dise rien puisque tout se fait dans l’ombre et que rien d”officiel n’a été publié à ce sujet. Les réunions sont interdites aussi, les habitants doivent absolument porter leur bracelet d'identification qui contient toutes les données de la personne, une sorte de carte d’identité en plus perfectionnée, elle contient : permis de conduire, carte vitale, adresse, numéros de téléphone, dossiers scolaires, casiers judiciaires, empreinte digitales et rétiniennes, arbre généalogique et lieu de travail. Chaque quartier a un point de contrôle au minimum et pour utiliser des services comme les transports urbains, retirer de l’argent, se faire soigner à l'hôpital etc… chacun doit faire scanner son bracelet d’identification.

« ... Nous avons découvert que certains de nos enfants portent une trace de cette mutation. Ces Natifs nous aideront à trouver un moyen de sauver leurs congénères dont la mutation est complète. »

La jeune fille rousse s’arrêta un instant pour regarder l'écran informatif à côté d’elle. Les enfants de l'ADN? Elle fronça les sourcils et s’en alla sans plus attendre pour aller à l'école, elle était déjà en retard. Il lui sembla voir un homme qui interpella un jeune et entendit "Natifs". Elle arrive enfin devant la grille du collège, le sac à dos vissé à son épaule droite et un soupir de soulagement, les élèves commençaient seulement à rentrer dans le bâtiment. Soudain une main agrippa celle de la jeune fille. Un femme, dans la trentaine, les cheveux blonds, bien lisses, une tenue impeccable, un costume très élégant, noir dont la veste fermée laissait apparaître le haut d’une chemise blanche autour de laquelle était nouée une cravate noire impeccablement droite. Elle porte un badge du Global Quantek elle lui fit un sourire froid qui ne la rassura pas elle n’osa pas bouger. La femme se pencha sur la jeune fille, après avoir regardé l'écran de sa tablette, attendant sans doute des ordres.

« Amélia Carlson? Nous savons que tu es une Native. »